Infolettre #4

Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat, Ta Mère a eu la fausse bonne idée de demander à Alexandre Fontaine Rousseau de prendre le contrôle de son infolettre.

Cette semaine, Alexandre s’improvise intervieweur…

 

« Tsé Alex, dans infolettre, il y a info. Pis info, en fait, ça vient du mot information. Ça fait que ce serait l’fun que notre infolettre informe les gens, de temps en temps. » Ainsi débutait une énième missive passive-agressive de mon éditeur Maxime Raymond, qui aimerait que je vous tienne « au courant » des affaires de Ta Mère sous le fallacieux prétexte que « c’est à ça que ça sert, une infolettre ». Pfffff. Tout le monde sait qu’une infolettre, ça sert à être crissé aux poubelles sans être lu.

Cela étant dit, le truculent Jean-Philippe Baril Guérard vient tout juste de remporter le Prix littéraire des collégiens pour Royal et je me suis dit qu’il s’agissait là de l’excuse rêvée afin de rencontrer ledit exquis personnage pour discuter, dans une atmosphère sérieuse mais décontractée, de son œuvre. Monsieur Baril Guérard est un homme occupé, mais il a bien voulu m’accorder quelques minutes pour mener cet entretien littéraire que j’oserais qualifier de « grand ».

 

AFR : Vous venez tout juste de gagner le Prix littéraire des collégiens. Quel effet cela vous fait-il de corrompre la jeunesse?

JPBG : Ça me donne espoir. Idéalement, ces jeunes deviendront mes disciples, à terme.

AFR : Mais qu’en est-il de la morale?

JPBG : Je sais, j’ai encore beaucoup de travail à faire pour corrompre la morale. Mais c’est une entreprise de longue haleine.

AFR : Après le succès fulgurant de Royal, avez-vous l’intention de recycler la recette et de pondre des suites et des pastiches de votre propre œuvre dans le but avoué de devenir indécemment riche?

JPBG : Je travaille actuellement sur Impérial, qui raconte en quatre tomes le Barreau du narrateur de Royal. Je compte ensuite raconter ses études à la maîtrise en défense contre les forces du mal à l’Institut britannique d’études supérieures de la magie, rattaché au collège Poudlard.

AFR : Est-ce que tous vos romans s’inscrivent déjà dans un seul et même univers et, si oui, pourrait-on appeler ça le « barilniverse »?

JPBG : Ou Bariverse, oui.

AFR : Quels sont vos plans à plus long terme pour le Bariverse?

JPBG : J’aimerais boucler la trame secondaire expliquant que plusieurs de mes personnages déjà existants sont des humains reptiliens. Les lecteurs à l’œil aiguisé auront probablement déjà remarqué les indices présents dans mes deux premiers romans.

AFR : La réalité ne serait donc pas ce qu’elle semble être?

JPBG : Évidemment, non. Je l’ai découvert en creusant l’univers des étudiants en droit, et je le découvre maintenant en creusant l’univers du gouvernement mondial.

AFR : Si vous étiez un lutteur, quelle serait votre chanson thème?

JPBG : I’m The Baddest Man Alive. The RZA feat. The Black Keys.

AFR : Je parle de lutte, bien entendu, parce qu’il me semble évident qu’il s’agit d’un thème sous-jacent de votre œuvre.

JPBG : Effectivement : lutte des classes, lutte dans le Jell-O, lutherie.

 

Nous aurions pu parler durant des heures, mais c’est à ce moment que Maxime est intervenu pour dire que, contrairement à moi, Jean-Philippe n’avait pas de temps à perdre, pis qu’en plus c’est même pas lui qui fait un roman sur la lutte c’est Mathieu Poulin ça fait que veux-tu ben. Je crois tout de même avoir défriché de nombreuses pistes de lecture qui permettront au grand public de découvrir sous un autre jour l’œuvre de l’homme qui peut désormais se vanter d’être « le choix des jeunes ».

Espérons qu’il s’agisse de la toute première d’une série de rencontres qui nous permettront de décortiquer l’esprit complexe des plus grands créateurs de notre époque. D’ici là, vous pouvez plonger dans le Bariverse en vous procurant Sports et divertissements et Royal, ou faire votre intéressant qui a tout lu, même sa pièce de théâtre, en mettant la main sur La singularité est proche chez votre libraire préféré.