Infolettre extraordinaire du 12 août!
Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé non seulement de sous-traiter son infolettre à ses auteur·ices, mais de recycler un concept qui avait fait ses preuves par un 12 août passé. Voici donc les suggestions de lectures québécoises de plusieurs de nos autrices, auteurs, créateurs et créatrices! En espérant que ces choix vous allument quelque chose. (Idéalement, c’est d’acheter des livres, voire d’en emprunter à la bibli. Pas de les passer au lance-flamme…)
Maude Nepveu-Villeneuve recommande Un livre sur Mélanie Cabay, de François Blais, pour le côté « true crime », mais surtout pour (re)découvrir cet incroyable auteur décédé trop tôt.
Frédérique Marseille recommande L’habitude des ruines, de Marie-Hélène Voyer, ou comment valider dans nos cœurs ce sentiment de dégoût par rapport aux projets de promoteurs immobiliers et de démolisseurs de maisons centenaires qui scrappent notre paysage québécois; un essai poétique tellement d’actualité, qui parle de conservation du patrimoine bâti et artistique, de crise du logement, de l’horrible poésie des noms de tours à condos et des parkings de Rimouski.
Danièle Belley, qui fait bientôt paraître son premier roman, recommande Ce que te disent les nuages, de Jonathan Harnois, pour toucher au plus vaste par les chemins les plus étroits, les sujets les plus pauvres : des cheveux qui sentent le café, un tube de pâte à dents Crest — ce qu’il appelle ses ruées vers l’ordinaire, lesquelles nous mènent, chaque fois, vers des pépites de poésie.
Maxime Raymond, éditeur, recommande Les canots de Satan, de Alexandre Fontaine Rousseau et Xavier Cadieux : « Honoré Beaugrand rencontre Fast and Furious? On pourrait dire que c’est ma tasse de thé. »
Anthony Lacroix, intense libraire, dit : « Hey, va t’acheter la pièce Ici par hasard, de Carolanne Foucher, pis ensuite vis-la, pas lis-la, mais VIS-LA en direct devant la librairie (après avoir payé). Tu vas rire, pleurer, t’arracher les cheveux comme dans les vieux textes grecs, drette sur le trottoir. Je te jure, c’est un concentré pur jus d’émotions. De rien. (Ça sort la semaine avant le 12 août, faque t’as pas le choix de l’acheter, tu pourras pas l’emprunter à une connaissance. Anyway, qui veut de ça, une émotion utilisée?) »
Anita Anand recommande les livres de Juliana Léveillé-Trudel. Son premier livre, Nirliit, a été un grand succès que tout le monde connaît et qu’Anita a eu le grand plaisir de traduire en anglais. Son deuxième livre, On a tout l’automne, est moins connu, mais l’écriture est plus soignée, douce, introspective, et surtout très belle. Anita recommande aussi les œuvres remarquables qu’elle a traduites, notamment Contre le colonialisme aux stéroïdes et le recueil de poésie trilingue Nunaapiga / Mon cher petit territoire, qui contribue à faire entendre les voix inuites du Nunavik. En traduisant des textes ancrés dans la tradition orale, l’écriture communautaire et les réalités vécues du colonialisme, elle amplifie les perspectives nordiques trop souvent laissées de côté dans le discours sudiste. Son travail est à la fois un acte de rapprochement littéraire et une forme d’écoute discrète et radicale.
François Ruel-Côté recommande La bête creuse, de Christophe Bernard, un roman tellement drôle, éclaté et vivant qu’il en braille à chaque relecture.
Rébecca Déraspe recommande Soigner, écrire, de Ouanessa Younsi, parce que soigner pis écrire sont des choses qui demandent énormément d’humanité. Pis de ça, de l’humanité, faut en pitcher le plus possible en ce moment.
Marie-Claude Pouliot, employée de Ta Mère, recommande Soigne ta chute, de Flora Balzano, un tout petit livre singulier, porté par une voix unique qui contient plusieurs pépites de phrases.
Olivier Niquet recommande Load – Une histoire d’Internet, de Carl Bessette, parce que c’est assez geek, mais assez accessible aussi. C’est un genre de roman documentaire qui raconte l’histoire des génies derrière cet outil qui pourrait mener à la perte de l’humanité.
Sarah Berthiaume suggère Le club vidéo, de Thomas Dufour, un jeune auteur dramatique plein de talent et de tours dans son sac!
Carl Bessette recommande Parmi les femmes, de Aimée Lévesque. Il choisit ce livre parce que Aimée est l’une des personnes avec qui il aime le plus travailler et croître en littérature, et qu’il saisit fermement chaque occasion qui lui est donnée de la faire connaître au plus grand nombre possible; c’est un honneur et un devoir, dit-il. Sinon, il aurait dit Jacky, de Virginie Beauregard D., qui vient de sortir : « Si tu ne l’as pas encore, ben, je sais pas quoi te dire, va le chercher maintenant. Tout Virginie Beauregard D. est un must, rien de moins. »
Maude Jarry recommande Uashtenamu : Allumer quelque chose, de Marie-Andrée Gill, un recueil doux comme une guimauve juste un peu cramée qu’on retire du feu de camp avec un timing parfait.
Baron Marc-André Lévesque recommande aussi Uashtenamu : Allumer quelque chose, de Marie-Andrée Gill : « Un recueil doux, lumineux, plein de tendresse et d’amour et de pick-ups, un des plus beaux recueils de poésie que j’ai lus depuis un bout. C’est une bouffée d’air frais, c’est un câlin amical dans un livre de poèmes, c’est une poésie souvent catchy et toujours riche. » (Baron se permet aussi de suggérer Une vie bien dormie, de Timothée-et-William Lapointe, ainsi que La mère des larves, de Maude Jarry.)
Émilie Perreault recommande AUSSI Uashtenamu : Allumer quelque chose, de Marie-Andrée Gill : « Parce qu’on l’attendait depuis Chauffer le dehors. Parce que j’entends sa voix quand je la lis. Et aussi pour cette ligne : “J’étouffe comme un ado qui chauffe à clutch dans les côtes de Chicoutimi”. »
BONNE LECTURE LA GANG!