Le fidèle vélocifère est resté couché dans le gazon détrempé par le bref orage – mais il fait toujours chaud – et la vieille lampe qui grésille est allumée dans l’appartement; désolé, les pieds nus, froids et ratatinés d’avoir longtemps macéré, une fraîche ligne de coke dans le nez, bière éventée sur la table, il a le regard perdu.
Sophie avait voulu lui acheter un t-shirt de lui – avec son nom, sa face – pour le porter comme un jersey officiel, comme une vraie groupie… C’était sa vision de l’amour, ça ! – « Tu suces vraiment jusqu’au sang, toi. »
Il a rappelé Solène, enfin; juste pour la remercier d’exister – il ne savait pas trop pourquoi, en fait. – « Tu peux me pardonner, maintenant : je suis tanné d’être un cave. »

Sauté d’éléments fantastiques, d’aventures et d’une certaine poésie jusqu’à l’audace d’un peu de science-fiction (moqueuse, mais non moins exacte), en passant par les drames d’une vie prise entre l’inatteignable et le démesuré, Stéphane Ranger orchestre ses Plusieurs excuses et remet en cause un peu de réalité actuelle dans ce qu’elle a d’outrageusement possible.

À déguster – pour le meilleur, et surtout pour le pire.

ISBN : 978-2-923553-03-0, 102 pages, 12 $


« Les plus belles filles lisent du Asimov », de Simon Charles
(Parution : automne 2007)

Au départ, c’était une histoire classique. Peine d’amour, remise en question, dépression, bref, toute une gamme de sentiments déjà vus, déjà lus. C’est là que Simon Charles intervient : l’auteur, en alliant versification, narration et jeux langagiers, remet à neuf le récit sentimental dans une forme unique et dépouillée qui frappe et émeut. Aussi réconfortant que stimulant, le livre de Charles vous fera (enfin) redécouvrir les joies d’une histoire d’amour avortée.