Ta Mère dans tes oreilles! (prise 2)

27 juillet 2023

On est très enthousiastes de vous présenter nos cinq nouveaux livres audios : des récits aux formes diverses, habilement lus par leurs auteur.ices, avec un habillage sonore exquis signé Transistor média.

 

Des livres parfaits pour remplir votre nouveau iPod, disponibles sur leslibraires.ca et sur narra.audio!

Originalement écrit pour la radio dans le cadre du combat des mots de la défunte émission Plus on est de fous, plus on lit!, Combattre le why-why est ensuite devenu une pièce de théâtre, puis un livre, pour finalement revenir dans vos oreilles sous la forme d’un livre audio.

Avec humour et profondeur, l’autrice aborde des thèmes qui lui sont chers, comme l’art, l’amitié ou le féminisme, tout en répondant une fois pour toutes à la question fondamentale : c’est quoi, ça, le why-why? À écouter quand vous êtes un peu en crisse et que vous prenez une marche pour ventiler.

Pour écouter un extrait, c’est ici

Retomber amoureuse de son ex du secondaire, c’est surprenant. Découvrir qu’on est enceinte quand c’était pas prévu, ce l’est encore plus. Lu par l’autrice de manière sensible et décomplexée, Deux et demie accompagnera parfaitement votre prochain grand ménage d’appartement.

Pour écouter un extrait, c’est ici

À douze ans, on découvre à Camille une tumeur à la moelle épinière. Elle entre alors dans un univers médical opaque et absurde, harnachée à ses parents qui souffrent avec elle, à un âge où elle devrait apprendre à s’éloigner d’eux. Plutôt que d’aller magasiner dans la section Twik du Simons comme les autres filles, elle assistera impuissante à la transformation de son corps, espérant littéralement survivre à la puberté.

Lu par l’autrice avec délicatesse et aplomb, Dis merci est le compagnon parfait de votre prochain congé maladie.

Pour écouter un extrait, c’est ici

Dans J’attends l’autobus, tu vas être un Français qui travaille la nuit au Couche-Tard du terminus d’autobus de Montréal, OK? Moi, j’vais déposer une revue sur ton comptoir pis, pour plein de raisons, à ce moment précis va naître une relation d’amitié entre nous deux. Tu vas m’parler de toi, pis moi j’vais te parler de chemins, de réseaux, de véhicules, de rester, de partir, de mon frère à’ mine, de Johanne au Fameux, des institutions culturelles qui en ont rien à chier des régions, de la difficulté d’être un artiste qui veut vivre pis travailler en dehors de Montréal pis d’plein d’autres affaires.

J’vais laisser dérouler ma pensée dans l’temps pis sur le territoire au travers des allers-retours Montréal-Rouyn que je fais pour ma job. Je suis travailleur autonome. Comédien.

Lu par l’auteur de sa voix enveloppante, J’attends l’autobus est la trame sonore parfaite de votre prochain road trip vers le Nord.

Pour écouter un extrait, c’est ici

Baron Marc-André Lévesque et Timothée-William Lapointe narrent cet audioguide d’un Verdun parallèle et fantasmé où l’on croise une ogresse qui gagne des concours de mangeage de roteux, où l’on découvre un système de recyclage de voitures spectaculaire, où l’on entre dans un bar miniature qui a été découvert par une fourmi, où l’on rencontre un gars du dépanneur toujours souriant. À écouter la prochaine fois que vous vous perdez en ville.

Pour écouter un extrait, c’est ici

 

 

Ta Mère au Marché de la poésie

31 mai 2023

Ta Mère est au Marché de la poésie tout le week-end du 1er au 4 juin 2023.

Venez y rencontrer les coquins Timothée-William Lapointe et Baron Marc-André Lévesque (jeudi de 16h à 17h), le pétillant Alexandre Dostie (vendredi de 16h à 18h et samedi de 17h à 19h) et la douce Maude Jarry (jeudi de 17h à 19h et dimanche de 13h à 14h). 

Infolettre #23

24 avril 2023

Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses auteur.trice.s. Aujourd’hui, Hilaire St-Laurent nous parle d’un sujet difficile, mais nécessaire : l’alexandrite aiguë.

Bonjour à toi, lectorat de l’infolettre des Éditions de Ta Mère. Moi, c’est Hilaire St-Laurent. Je suis l’auteur de la pièce de théâtre Agamemnon in the Ring, une pièce de théâtre qui mêle lutte et tragédie grecque, ponctuée de chansons d’opéra rock. Peut-être ne le savais-tu pas, mais cette pièce « assez funky merci – de rien » est écrite dans son entièreté en alexandrins. Oui, oui, tu as bien lu. Il s’agit ici d’une pièce où les acteurs sont habillés de Spandex moulant tout en s’envoyant des vers de douze pieds par la tête. Tant qu’à s’insulter, mieux vaut le faire avec raffinement, n’est-ce pas? Je suis bien d’accord avec toi.

 

Puisque nous ne sommes qu’entre nous, je dois l’admettre : cette expérience d’écrire une pièce en alexandrins a été des plus brutales sur ma santé cognitive. Rapidement, ce petit plaisir mondain de nommer la vie en dodécasyllabes (qui semblait ne faire de mal à personne) s’est littéralement transformé en véritable cauchemar. J’étais si fier, au début, de réussir l’exploit d’écrire dans cette forme d’une autre époque – la même époque où l’on balançait son pot de chambre par-dessus les remparts des bourgs, et où son contenu tombait sur la tête des gueux recouverts de pustules. Malgré tout, je n’en démords pas : les alexandrins sont dangereux. Je vais sans doute t’étonner, mais ils sont presque aussi addictifs que la cigarette, et même que le sodoku. Au début, on ne se rend compte de rien. On lâche un alexandrin, tout bonnement, pour amuser ses collègues de travail à la machine à café, et puis, un jour, on se retrouve à ne rédiger qu’en alexandrins, à ne penser qu’en alexandrins, et même à ne rêver qu’en alexandrins. Une fois, dans un rêve où tout se déroulait en alexandrins, j’étais poursuivi, mais je n’arrivais pas à courir parce qu’il me manquait des pieds… Je me souviens de me répéter (en alexandrins) : « Je peux tout à fait me passer d’alexandrins. Si je le veux, je peux m’arrêter dès demain. » La belle affaire. J’ai de la difficulté à vous décrire la satisfaction de réussir son alexandrin. Votre corps vous envoie une décharge puissante de sérotonine, comme pour un junkie qui s’injecte une dose d’héroïne en se piquant dans l’œil. Satisfaction instantanée. Et, rapidement, on n’arrive plus à se passer d’alexandrins. Je me répétais des mensonges comme : « Je me fous de ce que vous pensez, je m’en fiche. Je peux facilement vivre sans hémistiche. » Ou encore : « Je fais des rimes seulement de façon sociale. Quand je prends un verre, je ne vois pas le mal. » Mais la vérité, c’était que j’étais malade. Réellement malade. Et cette maladie a un nom. J’étais atteint d’alexandrite aiguë. Tu me diras : « Je n’ai jamais entendu ça de ma triste vie de pauvre mortel en quête de sens. » Eh bien, ce n’est pas parce que l’extrême rareté de ce trouble a fait en sorte qu’il n’a jamais été recensé dans le DSM V qu’il n’existe pas. Je peux t’assurer, cher lectorat de l’infolettre des Éditions de Ta Mère, que tout ceci est bien réel. 


Mais qu’est-ce que l’alexandrite aiguë? Bonne question. Peut-être l’auras-tu deviné, l’alexandrite aiguë, c’est le fait de ne percevoir le monde qu’en douze syllabes, le tout accompagné de cette étrange manie de vouloir tout faire rimer. Dans ses formes les plus graves (comme ce fut mon cas), certains patients deviennent complètement obsédés par le nombre douze. Je collectionnais tout ce qui était associé au douze : les calendriers, les rubriques astrologiques, des figurines des apôtres de Jésus, etc. Je regardais en boucle ces mêmes trois films : Douze hommes en colère, Les douze travaux d’Astérix et Ocean’s Twelve. J’ai même déménagé d’appartement, passant d’un tout petit trois et demie à un douze pièces proche de la rue Masson, sur la douzième avenue. Ça m’a coûté une fortune.

 

Après une longue phase de déni, j’ai pris conscience que quelque chose ne tournait pas rond, contrairement aux aiguilles d’une horloge qui se déposent magnifiquement sur les douze différentes heures de la journée. Il a été extrêmement difficile de trouver de l’information sur ce trouble afin de soulager ma souffrance. Après plus d’une centaine d’heures de recherche sur internet, je suis tombé sur le témoignage d’un Japonais qui ne percevait le monde qu’en haïkus. Semblable à mon cas, « mais pas exactement la même chose », rétorqueras-tu. J’en conviens, rares sont les alexandrins que j’ai composés qui parlent des champs de lotus en fleurs, des gouttes de pluie sur le roseau ou de la douce brume du printemps qui plombe la montagne enneigée; mais il y a, tout de même, tu en conviendras, cette même obsession d’ordonner le langage. Lorsque j’arrivais à formuler une idée en douze syllabes, j’avais l’impression que tous mes problèmes s’étaient dissipés. Mais tout ceci n’était qu’une illusion. L’illusion de la DROGUE! DROGUE! Cette technique d’utiliser le caps lock (technique maîtrisée à merveille par Marie-Chantale Toupin) a pour but de marquer les esprits, tout comme les publicités télévisées antidrogue des années quatre-vingt, pour vous convaincre de ne jamais toucher à la drogue, et encore moins aux alexandrins.

 

Aujourd’hui, je m’en suis sorti. Je fais très attention, car on n’est jamais à l’abri d’une rechute. Mais pourquoi je te parle de tout ça? Pourquoi est-ce que je me confie sur cette passe très difficile que j’ai vécue il y a quelques années? Eh bien, je vois la chose comme une forme de témoignage d’espoir. J’aimerais te partager ce témoignage, te livrer ce message, et il va ainsi :  « Il est possible de se déconditionner. Ah merde, encor une fois, ça fait douze pieds. »

 

Ta Mère sur la Côte-Nord

20 avril 2023

Les jeunes, c’est capoté: Ta Mère a été nommée éditeur à d’honneur du Salon du livre de la Côte-Nord! Effectivement honorée par cette distinction, Ta Mère débarque à Sept-Îles dès jeudi en compagnie des auteurs Alexandre Dostie et Jean-Philippe Baril Guérard. #fête #belleslectures

L’horaire de Jean-Philippe est ici et celui de Alexandre, ici

 

 

 

Infolettre #22

1 mars 2023

Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses auteur.ices. Cette semaine, Audrey Hébert vous a concoctée une infolettre complètement-chill-full-street (Ta Mère sait parler aux jeunes).

 

Yo les gurls!
 
Guess who’s back in a new motherfucking house,
Ta gurl Audrey Hébert qui publie chez Ta Mère!
 
Yes! 2023, réédition de Hochelagurls en version revue et augmentée de nouveaux poèmes.
 
Ta Mère m’a invitée à t’écrire une petite infolettre. So, j’ai dit combien tu me paies, mom? Elle a dit 15$ par mots! Damn! Ma carte de crédit est remplie. Since It’s All About The Benjamine, je vais y aller Zola sur ce coup-là et rédiger un texte ultra fucking long avec trop de détails, d’incises et de digressions. Sorry aux amatrices de tweets et de haïkus, je risque d’être un peu too much!
 
First things first, laisse-moi te raconter l’histoire depuis le début! En 2016, j’ai commencé à écrire des poèmes au Atomic Café, sur Ontario. Après un moment, j’ai décidé d’envoyer 10 poèmes à L’Écrou. Carl et J-S ont aimé les textes et m’ont demandé un livre complet. Après l’envoi de mon manuscrit, qui raconte la vie de mes gurls et de moi dans le hood, les deux éditeurs ont décidé de publier Hochelagurls!
 
Depuis, il m’est arrivé bien des aventures… Je vais te raconter tout ça. So sit back, relax, and strap on your seat belt. You never been on a ride like this befo’.
 
J’ai vécu pendant quelques mois à Miami pour perfectionner mon spanish. J’étais all alone et je feelais triste, mais c’est correct. La solitude m’a laissé du temps pour pensar et aprender.
 
Back in Montreal, j’ai été reconnue coupable de road rage aux autos tamponneuses de La Ronde. Pas de ma faute, la gurl en avant textait dans le manège! Je lui ai foncé dedans, c’est le but du jeu, non? OK, OK, next time, je vais lui demander sa permission avant de la percuter.
 
J’ai fait du rap sous le nom d’Audrée la magnifique aka Lil’ Drée from Hochelag, mais ce patronyme était déjà pris. So, j’ai dit fuck l’industrie du hip hop québécois, fuck l’ADISQ (repère de boomers ‘n’ shit) et j’ai lancé mon label : Bad Gurl Records! Plein de gros noms vont faire paraître un album real soon! Gurlz n da Hood, 514, Notorious NO&MIE et $alo!
 
J’ai lancé la marque de produits d’hygiène féminine Audrey’s care. Présence prochaine dans les Jean Coutu de la planète!
 
En juillet 2021, j’ai performé « My Humps » par Bruno Pelletier sur Sainte-Catherine-Mavrikakis. Des dizaines de gurls se sont jointes à moi et j’ai ramassé de l’argent pour demander à Yes Mccan de retourner avec les Dead Obies, mais le méchant Damien a juste mis le cash dans ses poches et il a fait un album de gangsta rap avec Pelletier… Come on gurl, il faut mieux gérer ton cash!
 
J’ai travaillé dans un Ardène, mais j’ai pété une coche quand constaté qu’il n’y avait pas de livre par Renée Lapierre en vente, juste du Michèle Tremblay-D’Essiambre! Alors, j’ai remis ma démission. Comme chantent les Backstreet Boys, Bye Bye Bye!
 
J’ai proposé un combat de jiu-jitsu à Hugues Corriveau, mais il est parti se cacher. Tsss, j’étais prête à lui décocher un jab direct sur la stache. No offense Hugues, mais j’ai toujours voulu faire un combat à mains nues avec un dinosaure et j’ose pas m’en prendre à la crew du Parc jurassique.
 
J’ai suivi la formation en ligne de Audrée Wilhelmy sur les subventions du CALQ et j’ai obtenu 25$ pour m’acheter un nouveau stylo et un cahier Alaclair Ensemble. Awe, thanks le gouvernement… Je vais garder mes p’tits reçus pour les impôts!
 
All right! Tout ça, c’est la vérité! For real, je n’ai rien inventé! Mais j’ai appris au fil du temps qu’il y avait plein de rumeurs à mon sujet. Genre, Audrey est la sœur illégitime de Carl Bessette, Audrey est propriétaire d’un café dans Hochelag, Audrey est la conseillère spéciale de Valérie Plante en matière de chilling. So funny! Alors, je me suis amusée à collectionner les ouï-dire à mon sujet et je vous offre mon top 10!
 
Rumeur #1 – J’écris des chansons en secret pour Marie-Mai. La chanteuse les a toutes refusées parce qu’il y a trop de franglais, still j’écris en pensant à elle.
 
Rumeur #2 – J’ai été assistante-gérante au Dollarama sur Ontario pendant quatre ans, mais je me suis fait kick out parce que je passais mon temps à manger des Doritos Havarti et cannelle dans l’allée des cosmétiques cheaps plutôt que de répondre aux questions de clientes.
 
Rumeur #3 – Je prévois lancer une crème solaire à saveur de melon d’eau en partenariat avec ma gurl Gretchen la bronzée. C’est un produit non testé sur les animaux qui peut être tartiné sur les crêpes du samedi matin parce que c’est comestible!
 
Rumeur # 4 – J’ai été suspendue de la maternelle, parce que j’ai appris à ma gurl Salomé à faire du breakdance et que c’était interdit à cause du risque élevé de dropper l’école pour juste danser dans la cour all the time.
 
Rumeur #5 – J’assiste à plein de lancements au Port de tête, à n’était-ce pas l’automne et au Renard perché, mais je suis toujours la gurl un peu awkward qui reste en arrière et pis qui applaudit timidement. Clap, clap, clap sourd… C’est moi ça!
 
Rumeur #6 – Je mets des miettes de Cheerios sur mes toasts au beurre de peanut avant de faire du jogging sur Sherbrooke. Déjeuner des championnes!
 
Rumeur # 7 – Je suis full friend avec une personne qui publie aux Herbes Rouges, mais je ne vous dirai pas c’est qui. Seule chose que je vais mentionner, c’est qu’il ne s’agit pas de Josée Di Stasio. Sauterelles dans poêle : quel fucking criss de bon livre!
 
Rumeur #8 – Mon condiment préféré est le ketchup à la citrouille. J’en mets partout, même sur mes Jos Louis. Just kidding! Je préfère de loin la mayonnaise à saveur d’internet.
 
Rumeur #9 – J’ai fait une audition à La Voix juste pour dire à Ariane Moffatt que je suis sa number one fan. Joke! C’était pour faire autographier un t-shirt par la chanteuse. Je l’ai revendu 500$ à une madame de Varennes. Hustle 101!  
 
Rumeur #10 – Hochelagurls revu et augmenté ne sera PAS le seul livre d’Audrey Hébert aux Éditions de Ta Mère. Mic drop!
 
Selon une étude menée par la firme Nepveu-Pouliot, un tiers de ces rumeurs seraient vraies. Tu veux savoir lesquelles? Mène ton enquête, gurl! You can do it!
 
By the way, tu te demandes peut-être pourquoi Hochelagurls ressort aux Éditions de Ta Mère? Simple! L’Écrou a fermé ses portes en 2021 et rapidement mon livre est devenu impossible à trouver, sinon en version usagée à 75$ sur Kijiji (vraiment trop cher)! Alors, j’ai contacté Ta Mère et on a signé un contrat pour que le livre revienne en librairie ASAP.
 
Bonne lecture et plein de lov, gurl!
 
P.S. Je regarde mon compte de mots sur Word et j’en suis à plus de 1100 mots! Ta Mère, tu me dois au moins 17 000$. Merci mom, c’est nice de faire du business avec toi!

Infolettre spéciale – Les réponses du cœur

14 février 2023

Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses auteur.ices. En ce quatorze février, ce n’est pas juste Cupidon qui frappe fort : après les missives qu’elles se sont envoyées hier, voici les réponses de Carolanne Foucher et Frédérique Marseille. Ont-elles réussi, à travers cette fémini-bromance, à percer les mystérieux mystères de l’amour?

 
Salut Frédérique,

Ici Carolanne. Je sais pas si tu te souviens de moi, on s’est rencontrées au hasard d’une table de signatures au Salon du livre de Montréal. Je fangirlais de te croiser, parce que je venais de finir ton premier livre, pis j’avais trippé. (Honnêtement même si j’avais pas trippé j’aurais sûrement fangirlé pareil, parce qu’écrire un livre c’est tellement un acte de résistance et d’offrande de soi et de vulnérabilité, ça mérite toujours d’être souligné. Mais bon, là, il adonne qu’en plus, j’avais adoré ma lecture.)

On s’est assises à côté pour dédicacer nos livres respectifs à nos publics respectifs, mais moi, j’avais un secret dans mon sac : j’avais apporté ton livre, pour que tu me le signes, ce que tu as fait. Yas, merci pour ça. Sans rancune sur le fait que t’avais lu aucun des miens. Just kidding, je l’ai encore un peu sur le cœur. JUST KIDDING AGAIN je suis vraiment pas fâchée.

Les mois ont passé, et je n’arrive pas à me sortir de la tête cette foudroyante rencontre: qui es-tu? Où vas-tu? Écriras-tu un prochain livre? Est-ce que ta narratrice va revenir ou est-ce que je dois faire mon deuil de cette voix singulière? Est-ce que TOI tu vas revenir au Salon du livre ou est-ce que je dois faire mon deuil de ça aussi, signer à côté de toi? 

Tant de questions, tant de temps, si peu de réponses. 

La St-Valentin approche pis… j’aurais aimé ça savoir si t’avais envie de me partager une couple de conseils d’amour. Pas que t’as l’air particulièrement hot sur ce sujet-là, ton roman n’annonce rien de particulièrement joyeux pour les femmes trentenaires, mais anyways, j’avoue que je sais pu vers qui me tourner.

J’ai rencontré un dude sur les applis de rencontres y a comme 6 mois, et on s’est flirtés assez intensément (cool), on s’est vus deux fois, mais finalement il m’a accusée de lui avoir donné la COVID fait qu’on s’est chicanés par message texte pis ça a fini là. CEPENDANT, on s’était ironiquement setté une date le 14 février, genre 6 mois d’avance, qu’on a tous les deux mise à l’agenda. On se trouvait crissement drôles, on s’est même invités à participer à la date via nos Google Agenda respectifs. Hi hi hi, on a bien ri. 

…C’était sans compter qu’on allait se pogner par message texte et qu’il allait m’accuser de lui avoir donné la COVID juste à temps pour Noël. (1. c’est wack faire ça 2. j’y ai même pas donné la COVID) La date s’en vient crissement vite, et je me demandais quoi faire avec ça : faut-tu que je lui écrive pour lui dire que c’est cancel, ou ça va de soi? Aussi, c’est quoi mon problème? Comment j’ai pu dater un dude aussi wack? En fait, ma vraie question c’est : are the guys okay? 

Merci de donner suite, 

Carolanne
 

 

Chère lectrice aka Carolanne Foucher aka la fille de Stu Cancel, 

Assez drôle qu’on se soit écrit en même temps pour avoir des conseils amoureux. Quel hasard hasardeux quand même. 

Voilà qui est tortueux comme dilemme : to go or not to go à cette date au concept cocasse, attirant, voire sexy-ponctuel, mais dont le protagoniste communément connu sous le nom de « gars de Tinder » est vraiment une marde, on va se le dire. 

Regarde. 

Se fâcher pour la COVID en 2020, c’était in. Mais en 2023? Tu me niaises-tu? C’est quoi, on peut pu rien pogner de nos jours? (Référence à quand les boomers rétorquent « on peut pu rien dire », mais je sais que tu l’avais catchée). 

Je suggère différentes stratégies : 

1 – Ne pas y aller et voir une amie précieuse à’ place, le tout arrosé d’un breuvage à base de fous rires et de saucisses hot dog dans la sauce HP (rituel culinaire ancestral émulant la castration sanglante desdits gars de Tinder).
2 – Y aller, suggérer un repas à partager (genre un combo sushi ou des plats indiens) et tousser au-dessus du repas commun toute la soirée.
3 – Faire des ajustements sur votre booking Google Calendar avec plein de correctifs plus exacts tels « rendez-vous avec le gros ringard » au lieu du nom du gars. 
4 – Prendre ton char, rouler jusque dans les Cantons-de-l’Est et venir brainstormer avec moi sur un projet littéraire commun (ainsi que l’adoption de nos futurs enfants). 

C’est un tic assez répandu de se demander « coudonc c’est quoi mon problème d’attirer des loseux de même ». Comme tu le sais, une industrie florissante de livres sur « comment trouver la bonne personne » surfe sur cet art que toi et moi et mes amies et ma mère et ma voisine, bref les madames, maîtrisons avec talent : penser que c’est de notre faute quand quelqu’un est supra-poche avec nous. 

Eille, je pense à ça : je vais écrire à notre maison d’édition dont on taira le nom par souci d’anonymat pour leur conseiller de partir une branche self-help amoureux. Ça pourrait booster les budgets pour produire nos livres à toi et moi, t’en penses quoi?

Ça fait qu’un gars pète une note pour un ci ou pour un ça et le rave de hamsters sur le speed démarre dans nos têtes :

 « Je suis tellement poquée en dedans clairement que je devrais faire de la thérapie pour arrêter de tripper sur des gars dull c’est mes patterns hérités de l’enfance qui était pourtant pas si pire me semble quoique c’est vrai que j’étais une tite fille sensible je suis don’ tu une personne pathétique et dépendante affective de donner du jus à des gens qui sont beaux certes mais irrespectueux as hell je dois aller de ce pas lire trente-trois blogues sur comment émerger de mes daddy issues ceux que je ne me suis évidemment pas infligés moi-même mais dont je finis par croire que je suis la seule responsable je devrais clairement aller me fouetter dans ma chambre mais genre zéro sexu là fouetter dans le sens de développer de l’anxiété sociale et continuer de croire que la seule et unique raison pour laquelle je suis mal-aimée c’est parce que je suis pas aimable. » 

Bon. Peut-être ça se passe pas tout à fait de même dans ta tête. C’était un exemple.

Mais mettons : si y a un certain pourcentage de cette orgie culpabilisatrice qui s’installe des fois dans tes discussions de debrief amoureux avec tes amies, j’ai envie de te donner une piste toute simple qui vient de toi, d’ailleurs : 

Are the guys okay? 

Sur ce, je t’attends ce soir chez moi avec un verre de rouge (si tu fais le mois sans alcool ou que carrément tu bois pas, je te servirai un autre liquide rouge, peut-être du jus de tomate ou encore un Shirley Temple). 

Précieusement vôtre, 
Fred Marseille

 

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Chère Carolanne, 

Je t’écris aujourd’hui parce que ça va mal. 

Notre rencontre au Salon du livre de Montréal me laisse croire que tu seras la seule à pouvoir m’aider, me conseiller.

Je me rappelle nos deux tables hautes, côte à côte. T’étais jackée sur ton tabouret, les jambes ramassées en nœud papillon en dessous de ton corps long comme le mien, quoique bien plus blond et décontracté. C’était pas ton premier rodéo, et par rodéo je parle de salon du livre. Ces foires me font bel et bien l’effet d’un taureau mécanique au milieu d’un bar où on te pitche des pichets de bière sur ta tite camisole blanche de fille qui swing en criant qu’elle a mal au cœur. Bref, t’es une pro de la signature et ça m’a bien apaisée de co-rider l’éléphant dans la pièce : l’absence de fans en délire devant nos précédemment citées tables hautes. 

Tout étourdie du girl crush que, décidément, tu m’inspirais, j’ai dépensé trois fois vingt piasses pour me procurer tes deux recueils et ta pièce de théâtre, tous trois publiés aux précieuses éditions dont on taira le nom ici par souci d’anonymat, éditions qui nous lient telles des soeurs éternelles d’ouvrages printés en 2022 parce que crime, ta pièce Manipuler avec soin est le numéro 68 et mon roman est le 69 dans la collection de la non dite maison d’édition, cristifi du saint Ciel, c’est-tu pas d’adon ou c’est pas d’adon?! C’tu pas un signe qu’on est faites pour être amies, et par amies je veux dire siamoises best friends potentielles mères de nos enfants parce que tsé fuck les familles mononucléaires on peut-tu faire des kids avec qui on veut genre avec d’autres autrices qui publient des belles affaires et qui répondent à tes stories sur Instagram, criss?

Parlant de 69, ça me ramène à la cause de cette missive : 

Où est-ce que je peux retrouver l’amour?

Seule toi saura m’éclairer, poétesse avertie que tu es.

En effet, j’ai égaré l’amour. Ou plutôt, j’ai comme perdu certaines de ses pièces. 

Depuis deux ans, je m’amuse à le déconstruire. En essayant de le remonter, petit boutte par petit boutte, je réalise que j’ai perdu une vis ici, une pinouche là. C’est mon genre ça, défaire un meuble pour le déménager, pu savoir où j’ai rangé la tite clé Allen de marde, pitcher des washers importants dans toutes les poches de mes jeans. Reconstruire tout ça dans le nouvel appart, réaliser que mon lit est rendu une île shaky, un radeau à trois pattes. 

Parlant de lit, ça me ramène à la cause de cette missive : 

Peux-tu m’expliquer ce que tu connais mieux que quiconque, soit les mots qui font rêver?

Dans le projet de Lego qu’est l’amour (c’est comme un jeu de mots, là, reste concentrée), j’ai clairement perdu le mécanisme qui fait que le bidule bouge, tourne, avance, fait du bruit, sourit. J’ai beau fouiller les poches de mon suit de ski, le coffre à gants de mon char, le tiroir à ustensiles, j’ai clairement égaré… sa définition.

La définition que j’avais de l’amour ne fitte plus dans le trou où elle devait aller (c’tun autre jeu de mots, plus trash un peu). 

Pis non seulement j’ai perdu des morceaux de la définition initiale que j’avais de l’amour, mais en plus j’ai un paquet de nouveaux clous de plein de longueurs différentes qui fittent semi avec le mode d’emploi qu’on m’a vendu quand j’t’ais kid. 

Dans le creux de ma main, je tiens toutes les tits morceaux arrivés de je sais pas où et même si je suis pas sûre de savoir où les insérer dans le kit initial, je les trouve beaux et brillants. 

J’essaie de voir si je peux les tie wrapper quelque part sur le projet de l’amour, duct taper quelque chose sur mon coeur. Des amies de femmes fantastiques, une sexualité fatiguée de l’hétérosexualité, préférer spooner avec mes chiens qu’avec quelqu’un, le rêve de ne plus vivre à deux, choisir de publier un livre plutôt qu’accoucher d’un bébé…

Comment je fais pour retrouver l’amour??

Aide-moi, Carolanne. 

Sincerely yours, 

Fred Marseille
 

 

Chère Fred Marseille,

On va se le dire, drôle d’adon pareil que tu m’écrives, parce que je viens moi too de t’envoyer une lettre qui te demande conseil. On dirait quasiment qu’on s’était parlé avant, c’est fucké, pareil… Anyways. Trêve de bizarreries, revenons-en à un sujet pas bizarre pantoute : l’amour.

Bon. 

Moi mon père c’est un patenteux, pis il m’a souvent dit que quand il était jeune, il démontait tout ce qu’il trouvait, t’sais, des cadrans, des montres, des télés, des grille-pain : il voulait savoir comment ça marchait, fait qu’il démontait, il regardait, des fois il nettoyait, ajustait, modifiait, et ensuite, ben il remontait. J’ai longtemps voulu être cette fille-là, la fille de papa quoi, celle qui a hérité de cette curiosité-là, celle qui démonte des patentes juste pour le plaisir d’assouvir sa curiosité, mais j’ai pogné un noeud vraiment vraiment vite dans ma vie, quand j’ai réalisé que démonter les choses c’est facile, mais que les remonter une fois que t’as toute mis en pièces, c’est un asti de bon défi. J’ai brisé un petit four pis un séchoir à cheveux, de même. C’est-à-dire que je les ai démontés, pis j’ai pu jamais réussi à les remonter. 

Fait que j’ai changé de tactique : je suis devenue la fille qui démonte rien. Quand quelque chose pète, ben… je le jette. Parce que je suis pas capable de réparer. Gros, gros constat d’échec dans ma vie, d’être encore curieuse de comment les patentes sont faites mais de réaliser que j’ai pas les skills pour entreprendre de les mettre en pièces pour mieux les faire marcher. Fait que j’ai juste arrêté de démonter les affaires, parce que je voulais pas prendre le risque de ne pas être capable de les remonter.

Tout ça pour dire : je pense que tu seras pas capable de remonter l’amour. 

J’espère que tu capotes pas en lisant ça : s’il te plaît, suis-moi, on s’en va quelque part. 

Oui, je pense que tu seras pas capable de remonter l’amour MAIS je pense que c’est une bonne chose, PARCE QUE (suis-moi, encore) l’amour c’est pas un fucking séchoir à cheveux, pis sa fonction est pas limitée à une chose bien précise que si tu le remontes pas parfaitement, ben ça servira pu, hop poubelles, cancel, c’est mort, l’amour est mort, bla bla bla, pierre tombale, obsèques, tristesse.

Je pense que la société dans laquelle on a grandies voudrait qu’on voie l’amour de même : un couple monogame qui s’aime, qui se désire fucking fort, mais qui désire PARSONNE D’AUTRE, avec des ami.e.s stables autour, mais moins importants, parce que le couple c’est la chose centrale de notre vie. Je pense… qu’on fait fausse route. Je pense aussi que si t’as eu le courage de démonter l’amour, pis d’avoir dans les mains des vis pis des springs pis plein de patentes que tu sais pu trop où ça va, ben maintenant ça te prend le courage de reconstruire de quoi de neuf, sans guide d’instructions, sans modèle à copier, juste au gré de ton inspiration, de tes envies pis de ta créativité. Vas-y. Remonte de quoi pis teste-le un peu, voir si ça marche. Si t’as des morceaux inutilisés, mets-les dans un petit bol à côté, laisse-les réfléchir. Quand tu seras tannée de ta construction, ou si tu vois que ça marche pas comme tu veux, ben tu pourras recommencer encore, pis peut-être même que tu vas vouloir mettre des morceaux que t’avais pas mis la dernière fois dans ta création, tu jetteras un coup d’oeil dans le petit bol, voir si y a pas des affaires qui t’inspirent tout à coup. 

L’amour c’est vaste, 
l’amour c’est pas un séchoir, 
l’amour c’est pas une conscription. 

L’amour c’est des vis, pis des springs pis des patentes qu’on sait pas où ça va. Pis je pense que c’est correk de même. C’est vraiment courageux, pour vrai, de démonter quelque chose en sachant très bien qu’on sera pas capable de le remonter tout à fait de la même manière. J’admire beaucoup ça, pis j’essaye, moi aussi, de trouver le courage de démonter mon amour à moi : y’est brisé depuis un bout, pis je l’ai posé sur ma commode, en sachant pas trop quoi faire avec, parce que d’habitude, quand quelque chose pète… ben je le jette. Mais là je me suis dit « je peux pas vraiment… réalistement, jeter l’amour ». Fait que ça traîne sur ma commode, en attendant que je trouve le courage de le démonter, pis de le remonter au meilleur de mes connaissances. Parce que je suis curieuse, je suis très très curieuse de voir comment c’est fait. 

Je sais pas si tu vas retrouver l’amour que t’as démonté. Je pense pas, en fait. 

T’sais y a quelqu’un qui a dit qu’on se baigne jamais deux fois dans le même fleuve? Sûrement un dude. Ben d’après moi on se baigne pas deux fois dans le même amour, une fois qu’on l’a démonté. Mais c’est sûr et certain que tu vas te rebaigner.

On se voit au Salon du livre de Québec, j’ai hâte.

Carolanne

Infolettre spéciale – Courrier du coeur

13 février 2023

Dans le but d’informer et de divertir son fidèle lectorat sans faire trop d’efforts, Ta Mère a décidé de sous-traiter son infolettre à ses auteur.ices. Pour cette semaine de réjouissances sentimentales, Carolanne Foucher et Frédérique Marseille ont décidé d’entretenir une relation épistolaire. Seule affaire: elles ont pas bien lu le mémo pour savoir qui commençait. Elles se sont donc écrit en même temps… 

 

Salut Frédérique,

Ici Carolanne. Je sais pas si tu te souviens de moi, on s’est rencontrées au hasard d’une table de signatures au Salon du livre de Montréal. Je fangirlais de te croiser, parce que je venais de finir ton premier livre, pis j’avais trippé. (Honnêtement même si j’avais pas trippé j’aurais sûrement fangirlé pareil, parce qu’écrire un livre c’est tellement un acte de résistance et d’offrande de soi et de vulnérabilité, ça mérite toujours d’être souligné. Mais bon, là, il adonne qu’en plus, j’avais adoré ma lecture.)

On s’est assises à côté pour dédicacer nos livres respectifs à nos publics respectifs, mais moi, j’avais un secret dans mon sac : j’avais apporté ton livre, pour que tu me le signes, ce que tu as fait. Yas, merci pour ça. Sans rancune sur le fait que t’avais lu aucun des miens. Just kidding, je l’ai encore un peu sur le cœur. JUST KIDDING AGAIN je suis vraiment pas fâchée.

Les mois ont passé, et je n’arrive pas à me sortir de la tête cette foudroyante rencontre: qui es-tu? Où vas-tu? Écriras-tu un prochain livre? Est-ce que ta narratrice va revenir ou est-ce que je dois faire mon deuil de cette voix singulière? Est-ce que TOI tu vas revenir au Salon du livre ou est-ce que je dois faire mon deuil de ça aussi, signer à côté de toi? 

Tant de questions, tant de temps, si peu de réponses. 

La St-Valentin approche pis… j’aurais aimé ça savoir si t’avais envie de me partager une couple de conseils d’amour. Pas que t’as l’air particulièrement hot sur ce sujet-là, ton roman n’annonce rien de particulièrement joyeux pour les femmes trentenaires, mais anyways, j’avoue que je sais pu vers qui me tourner.

J’ai rencontré un dude sur les applis de rencontres y a comme 6 mois, et on s’est flirtés assez intensément (cool), on s’est vus deux fois, mais finalement il m’a accusée de lui avoir donné la COVID fait qu’on s’est chicanés par message texte pis ça a fini là. CEPENDANT, on s’était ironiquement setté une date le 14 février, genre 6 mois d’avance, qu’on a tous les deux mise à l’agenda. On se trouvait crissement drôles, on s’est même invités à participer à la date via nos Google Agenda respectifs. Hi hi hi, on a bien ri. 

…C’était sans compter qu’on allait se pogner par message texte et qu’il allait m’accuser de lui avoir donné la COVID juste à temps pour Noël. (1. c’est wack faire ça 2. j’y ai même pas donné la COVID) La date s’en vient crissement vite, et je me demandais quoi faire avec ça : faut-tu que je lui écrive pour lui dire que c’est cancel, ou ça va de soi? Aussi, c’est quoi mon problème? Comment j’ai pu dater un dude aussi wack? En fait, ma vraie question c’est : are the guys okay? 

Merci de donner suite, 

Carolanne

 

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Chère Carolanne, 

Je t’écris aujourd’hui parce que ça va mal. 

Notre rencontre au Salon du livre de Montréal me laisse croire que tu seras la seule à pouvoir m’aider, me conseiller.

Je me rappelle nos deux tables hautes, côte à côte. T’étais jackée sur ton tabouret, les jambes ramassées en nœud papillon en dessous de ton corps long comme le mien, quoique bien plus blond et décontracté. C’était pas ton premier rodéo, et par rodéo je parle de salon du livre. Ces foires me font bel et bien l’effet d’un taureau mécanique au milieu d’un bar où on te pitche des pichets de bière sur ta tite camisole blanche de fille qui swing en criant qu’elle a mal au cœur. Bref, t’es une pro de la signature et ça m’a bien apaisée de co-rider l’éléphant dans la pièce : l’absence de fans en délire devant nos précédemment citées tables hautes. 

Tout étourdie du girl crush que, décidément, tu m’inspirais, j’ai dépensé trois fois vingt piasses pour me procurer tes deux recueils et ta pièce de théâtre, tous trois publiés aux précieuses éditions dont on taira le nom ici par souci d’anonymat, éditions qui nous lient telles des soeurs éternelles d’ouvrages printés en 2022 parce que crime, ta pièce Manipuler avec soin est le numéro 68 et mon roman est le 69 dans la collection de la non dite maison d’édition, cristifi du saint Ciel, c’est-tu pas d’adon ou c’est pas d’adon?! C’tu pas un signe qu’on est faites pour être amies, et par amies je veux dire siamoises best friends potentielles mères de nos enfants parce que tsé fuck les familles mononucléaires on peut-tu faire des kids avec qui on veut genre avec d’autres autrices qui publient des belles affaires et qui répondent à tes stories sur Instagram, criss?

Parlant de 69, ça me ramène à la cause de cette missive : 

Où est-ce que je peux retrouver l’amour?

Seule toi saura m’éclairer, poétesse avertie que tu es.

En effet, j’ai égaré l’amour. Ou plutôt, j’ai comme perdu certaines de ses pièces. 

Depuis deux ans, je m’amuse à le déconstruire. En essayant de le remonter, petit boutte par petit boutte, je réalise que j’ai perdu une vis ici, une pinouche là. C’est mon genre ça, défaire un meuble pour le déménager, pu savoir où j’ai rangé la tite clé Allen de marde, pitcher des washers importants dans toutes les poches de mes jeans. Reconstruire tout ça dans le nouvel appart, réaliser que mon lit est rendu une île shaky, un radeau à trois pattes. 

Parlant de lit, ça me ramène à la cause de cette missive : 

Peux-tu m’expliquer ce que tu connais mieux que quiconque, soit les mots qui font rêver?

Dans le projet de Lego qu’est l’amour (c’est comme un jeu de mots, là, reste concentrée), j’ai clairement perdu le mécanisme qui fait que le bidule bouge, tourne, avance, fait du bruit, sourit. J’ai beau fouiller les poches de mon suit de ski, le coffre à gants de mon char, le tiroir à ustensiles, j’ai clairement égaré… sa définition.

La définition que j’avais de l’amour ne fitte plus dans le trou où elle devait aller (c’tun autre jeu de mots, plus trash un peu). 

Pis non seulement j’ai perdu des morceaux de la définition initiale que j’avais de l’amour, mais en plus j’ai un paquet de nouveaux clous de plein de longueurs différentes qui fittent semi avec le mode d’emploi qu’on m’a vendu quand j’t’ais kid. 

Dans le creux de ma main, je tiens toutes les tits morceaux arrivés de je sais pas où et même si je suis pas sûre de savoir où les insérer dans le kit initial, je les trouve beaux et brillants. 

J’essaie de voir si je peux les tie wrapper quelque part sur le projet de l’amour, duct taper quelque chose sur mon coeur. Des amies de femmes fantastiques, une sexualité fatiguée de l’hétérosexualité, préférer spooner avec mes chiens qu’avec quelqu’un, le rêve de ne plus vivre à deux, choisir de publier un livre plutôt qu’accoucher d’un bébé…

Comment je fais pour retrouver l’amour??

Aide-moi, Carolanne. 

Sincerely yours, 
Fred Marseille

Ta Mère au Salon!

21 novembre 2022

Ta Mère sera au kiosque 1937 au Salon du livre de Montréal. On a hâte!

 

Alexandre Dostie
Vendredi – 18h à 19h

Andrew Forbes
Vendredi – 17h à 18h
Samedi – 12h à 13h / 16h à 17h
Dimanche – 10h à 11h

Carolanne Foucher
Vendredi – 15h à 16h
Samedi – 13h à 14h
Dimanche – 12h à 13h

Sophie Jeukens
Samedi – 13h à 14h
Dimanche – 13h à 14h

Jean-Philippe Baril Guérard
Samedi – 17h à 19h
Dimanche – 14h à 15h / 16h à 17h

Frédérique Marseille
Samedi – 14h à 15h
Dimanche – 12h à 13h

Maude Nepveu-Villeneuve
Vendredi – 18h à 19h
Samedi – 14h à 15h

William S. Messier
Vendredi – 17h à 18h
Samedi – 12h à 13h / 16h à 17h

Olivier Niquet
Jeudi – 19h30 à 20h30
Samedi – 15h à 16h
Dimanche – 11h à 12h

François Ruel-Côté
Jeudi – 17h à 18h
Vendredi – 13h à 14h